24 janvier 2007
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Amandine célèbres: C'est le prénom porté, notamment, par le premier bébé éprouvette de France, né le 24 février 1982 à l'hôpital Antoine Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine). La fécondation in vitro fut réalisée par le biologiste Jacques Testart, le gynécologue obstétricien René Frydman et le chef de service Emile Papiernik, qui l’ont présentée à la presse. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Amandine] |
Voila, c'est une histoire que j'aime bien raconter. Grâce à Amandine, il y a eu beaucoup d'autre Amandine en 1982. Mais moi, je suis née un mois avant elle, donc je me dis que j'ai été la première des Amandine de 1982!
La coïncidence est que j'ai pris rendez-vous avec le Professeur Frydman.
Je vous rappelle les derniers faits: on doit me retirer les ovaires pour être sûr d'enlever tout risque de récidive.
Donc mon chirurgien m'a mis en contact avec l'hopital Beclere, en vue d'une cryoconservation ovarienne. En clair, les ovaires retirés seront congelés pour être utilisés plus tard.
Je n'ai pas vu le Pr Fridman, mais son assistante. Je lui ai donc expliqué mon cas et voila les possiblités qui me sont offertes:
- On congèle du tissus ovarien. Dans quelques mois, lorsque mon état de santé sera stabilisé et qu'aucune récidive n'aura été révélée sur le tissus congelé, on réimplante ce tissus au niveau du bras, afin de remettre en route mes hormones. Car sans mes ovaires, je serai ménopausée. (Attention à mes sautes d'humeur!!!) Ensuite, si le cycle se remet correctement, on peut essayer de faire produire un ovocyte par mes ovaires (placés dans mon bras...). Prendre du sperme de mon conjoint et implanter l'embryon dans mon utérus. Et la je pourrais avoir une grossesse comme tout le monde. Cependant, il n'existe que 2 bébés au monde nés dans ces conditions. J'aurais peut être le 3è ou le 4è!!!
- Sinon on peut me prélever tout de suite (avant de retirer les ovaires) un ovocyte fécondable. Que l'on féconde et ensuite on congèle l'embryon pour une implantation d'ici quelques mois. Le soucis, c'est d'avoir un ovocyte fécondable. Je pense que je suis quand même pas si mal foutue, car mon cycle n'a pas été touché par mes séances de chimio. D'ailleurs, en général, on prélève un ovaire avant de débuter la chimio, au cas où celle-ci détruit le cycle ovarien. Mais ça, y a personne pour le dire... Donc j'ai ete suivie pendant une semaine quotidiennement afin de détecter un ovocyte fécondable. Petite leçon de SVT: Chaque mois, plusieurs folicules sont produits à l'intérieur des ovaires. Parmi eux, il y en aura un mois qui va se démarquer des autres et qui va atteindre la taille d'environ 17mm. C'est lui que l'on appellera ovocyte et que l'on prélèvera pour une FIV (Fécondation In Vitro). Tous les jours mon folicule dominant augmentait de 1mm, malheureusement, il n'a pas grossit assez pour qu'il puisse être fécondable. Mon cycle fonctionne mais les folicules produits ne sont plus assez gros pour être fécondés. Donc cette solution a été abandonnée.
Pour finir, mes ovaires vont être retirés, congelés. Il faudra ensuite prévoir une nouvelle opération pour les implanter dans mon bras, opération simple mais opération quand même!!
Et je devrais sûrement suivre un traitement hormonal.
Moi qui pensait que j'allais pouvoir oublier cette période de ma vie...
Ce qui m'embête surtout c'est que je ne suis pas seule à subir les conséquences de l'ablation de mes ovaires. Pour mon compagnon, ça implique de ne pas pouvoir faire un bébé comme tout le monde. D'un coté, ça va me faire bizarre d'être ménopausée à 25 ans, mais de cette façon, je ne pourrais pas me repprocher de donner mes mauvais gènes à mes enfants.
Et puis, on m'enlève mes ovaires, pas mon utérus! Je peux encore porter un enfant dans mon ventre!
Je vous dis ça, mais si ça se trouve mon utérus aussi devra être retiré, mais ça c'est une autre histoire!
PS : ça me fait tout bizarre de vous parler de mes ovaires et de mon utérus!!!
Pour info:
En 1998, 13 453 enfants avaient vu le jour en France grâce à la fécondation in vitro, soit 18 % du total des naissances. Selon la formule consacrée, "les enfants se portent plutôt bien" puisque, plus attendus et donc plus couvés, ils sont bien meilleurs à l'école. Selon la première étude réalisée sur 422 enfants de 6 à 13 ans, nés par FIV dans le service du Pr Frydman, 2 % sont surdoués, 6 % ont un an d'avance et 48,6 % sont en tête de classe. [www.infobebes.com] |